Les cendres d’un membre de la GRC finalement retrouvées à l’ancien quartier général de la GRC en C.-B. à Vancouver

C.-B.

2024-10-21 11:14 HAP

Personne de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) ne voulait laisser le surintendant Joe Atherton seul.

C’est pourquoi un groupe déterminé d’agents de la GRC d’aujourd’hui et d’avant a entrepris une recherche qui a duré des années dans le but de résoudre le mystère du dernier lieu de repos du surintendant Atherton une fois pour toutes.

Des membres de l’équipe chargée des recherches visant à retrouver les cendres du surintendant Atherton.

En fin de compte, les membres de la GRC ont trouvé leur homme, mais c’est un euphémisme de dire que le chemin pour y arriver n’a pas été de tout repos.

Le plus grand obstacle était de déterminer si les murmures qui courent parmi les membres depuis trois décennies sont en fait une légende, la réalité, ou un peu des deux. Selon l’histoire qui a été racontée, le surintendant Atherton, qui a passé la majeure partie de sa carrière en Colombie-Britannique (C.-B.) entre 1932 et 1967, est décédé en décembre 1988. Il était un membre de la GRC distingué et fier qui occupait le rôle de commandant de la sous-division de Vancouver au moment de sa retraite.

Pour des raisons inconnues, mais certainement intrigantes, les cendres du surintendant Atherton se sont retrouvées entre les mains de quelques-uns de ses compagnons de la GRC, qui les auraient enterrées à son endroit favori : la caserne Fairmont, ancien quartier général de la GRC en C.-B. On dit que son lieu de repos aurait été près du drapeau, devant l’immeuble.

Mais l’histoire est-elle vraie?

Les efforts visant à confirmer les faits entourant le récit de l’incinération et de l’enterrement ont véritablement commencé lorsque la caporale Donna Morse (retraitée), représentante de l’Association des anciens de la GRC, a rencontré le commandant divisionnaire de la GRC en C.-B., le sous-commissaire Dwayne McDonald.

Elle-même une légende, la caporale Morse, membre de la troupe 17, première troupe de femmes à se joindre à la GRC en 1974, voulait vérifier la véracité de l’histoire du surintendant Atherton. « Je n’avais jamais entendu cette histoire avant que le [surintendant] Ric Hall [(retraité)] ne la raconte à l’une de nos réunions de direction et mentionne une version écrite [en ligne] par le [surintendant] J.J. Healy [(retraité)] », a dit la caporale Morse.

Plusieurs décennies après le décès du surintendant Atherton, la GRC en C.-B. a quitté l’immeuble de son quartier général, et le terrain entier a été vendu. La caserne Fairmont devait être démolie pour faire place à une construction domiciliaire, et l’objectif était d’obtenir l’appui du bureau du commandant de la GRC en C.-B. pour chercher les cendres du surintendant Atherthon et les enterrer de nouveau avant la démolition.

« Le commandant avait déjà écrit l’avant-propos de notre livre [Duty Done: Memories of Fairmont Barracks], j’étais donc à l’aise d’en parler avec lui », a expliqué la caporale Morse. « Quand j’ai quitté le quartier général ce jour-là, je savais que des mesures seraient prises. Je savais que l’administration allait nous aider. »

Le sous-commissaire McDonald a confié la tâche de résoudre le mystère à son officière exécutive, l’inspectrice Veronica Fox. Le rôle d’un officier exécutif est semblable à celui du tiroir de cuisine qui contient divers ustensiles – les tâches peuvent varier énormément. Pour l’inspectrice Fox, le défi de résoudre le mystère constituait une occasion excitante, à la fois enquête historique et aventure archéologique.

« Pouvoir diriger les efforts pour retrouver le surintendant Atherton fut un moment saillant de ma carrière qui me paraît maintenant comme le parfait point culminant de mon passage au bureau du commandant de la GRC en C.-B. L’enterrement a eu lieu il y a plus de 35 ans, alors nous avions perdu sa trace, pour le moins qu’on puisse dire », a dit l’inspectrice Fox.

Ainsi a donc commencé l’ultime effort visant à vérifier le mystère du lieu de dernier repos du surintendant Atherton une fois pour toutes et à retrouver ses cendres, si possible.

Auparavant, certains membres de l’Association des anciens de la GRC avaient tenté de résoudre le mystère. Ils avaient tenu des discussions et avaient même fait des visites au site de Fairmont, mais après de nombreuses années, les souvenirs se sont estompés et les détails se sont perdus. Toutefois, les Archives nationales de la GRC ont été une véritable mine d’or renfermant de vieilles photographies et des renseignements provenant du dossier de service du surintendant Atherton. En effet, on y a trouvé plusieurs indices à analyser et pistes à suivre.

L’inspectrice Fox a mené des entrevues avec toutes les personnes qui avaient quelque connaissance que ce soit sur le sujet. Malheureusement, après tant d’années, il n’y avait plus de témoins oculaires directs. De plus, la caserne et le terrain Fairmont avaient été rénovés au fil des ans, et le drapeau avait été déplacé, mais personne ne savait quand. Ce n’était pas comme une simple carte avec un « X » qui marque l’emplacement du trésor.

Les dossiers électroniques relatifs aux rénovations avaient été éliminés depuis longtemps, l’inspectrice Fox a donc demandé et reçu la permission des propriétaires du site pour fouiller le grenier de la caserne Fairmont dans le but de trouver des documents physiques qui pourraient aider à déterminer l’emplacement du lieu de dernier repos du surintendant Atherton.

Après avoir passé une chaude journée d’été poussiéreuse à parcourir des centaines de documents, l’inspectrice Fox et l’analyste de l’information du commandant, Tessa Lau, sont sorties du grenier de la caserne Fairmont avec des plans du site en main.

Selon les documents officiels, les rénovations de l’entrée avant et de l’allée avaient probablement été effectuées entre 1982 et 1985. Le surintendant Atherton est décédé en décembre 1988, et il est peu probable que quelqu’un ait tenté de creuser le terrain (même à Vancouver) avant le printemps suivant. Pendant ce temps, le sergent-major Steward (retraité) a mentionné avoir entendu parler de l’enterrement clandestin en 1990 de la part d’au moins deux des personnes qui y avaient directement participé.

Et voilà : une piste.

À partir de cette piste, un plan opérationnel a été élaboré, et des ressources du Service de l’identité judiciaire de la Division E ont été sélectionnées pour appuyer les efforts, en collaboration avec le Groupe tactique intégré de la GRC en C.-B. « Le Groupe tactique intégré est le fondement de la Division depuis de nombreuses années », a expliqué le sergent d’état-major Jeff Ketola, coordonnateur du Groupe tactique intégré de la GRC en C.-B. « Notre équipe intervient, entre autres, dans le cadre de recherches, de troubles publics et en cas d’urgence. Toutefois, nous n’avions jamais entrepris une recherche comme celle-là. »

Un partenariat a été établi avec les propriétaires actuels de la propriété – la Canada Lands Company (CLC) – et le Partenariat Musqueam, Squamish Nation and Tsleil-Waututh (MST), qui ont accepté que la GRC effectue la fouille.

Au début d’un matin d’été ensoleillé en 2024, des membres de l’Association des anciens de la GRC, du Groupe tactique intégré, du Service de l’identité judiciaire de la GRC en C.-B. et d’autres personnes participant à la fouille se sont réunis sur le terrain de Fairmont. L’inspectrice Veronica Fox, l’aumônier Bill Ashbee et le sous-commissaire Dwayne McDonald ont dit quelques mots avant le début de la recherche.

Le 25 juin, peu avant 9 h, des membres du Groupe tactique intégré ont reçu l’ordre de commencer l’excavation selon les techniques et procédures propres à la GRC (les principes de l’équipe de la recherche judiciaire et de la récupération des éléments de preuve [ERJREP]).

« Selon les dires, le surintendant Atherton avait la GRC tatouée sur le cœur, d’où son désir d’être enterré sur le terrain de la GRC », a expliqué la surintendante Nav Hothi, officière responsable du Service de l’identité judiciaire de la GRC en C.-B. qui a dirigé la fouille. « L’équipe qui s’est réunie ce jour-là était motivée par son histoire et la fierté qu’il ressentait pour la GRC », a-t-elle ajouté.

Après environ 45 minutes de fouilles, on a ordonné d’arrêter de creuser. Les cendres du surintendant Atherton avaient été trouvées, presque exactement comme le récit l’avait décrit : du côté est du drapeau, pour qu’il se trouve sous les rayons du soleil levant chaque matin.

« Si le commandant n’avait pas accepté la fouille et que l’inspectrice Fox ne s’en était pas chargée, je ne sais pas ce que j’aurais fait, a dit la caporale Morse, je ne sais pas comment les remercier; cela démontre à quel point la GRC est une famille. Nous nous soutenons mutuellement. C’était la bonne chose à faire », a-t-elle ajouté.

Le sous-commissaire McDonald a dit : « À l’époque, le commandant divisionnaire avait participé à l’enterrement du surintendant Atherton, et je suis heureux, en tant que commandant actuel de la GRC en C.-B., d’avoir aidé à le retrouver. La GRC est plus qu’un service de police : c’est une famille. Je suis reconnaissant des efforts de toutes les personnes, de la GRC ou non, qui nous ont aidés à ramener un membre de notre famille à la maison. »

Le Partenariat MST et la Canada Lands Company ont publié un message déclarant qu’ils avaient « accueilli et appuyé les efforts de recherche de la GRC sur les terres Heather ». Ils ont ajouté : « Nous étions heureux d’apprendre que les cendres du surintendant Atherthon avaient été retrouvées et nous applaudissons le travail respectueux de l’équipe de recherche. »

Alors, que se passera-t-il maintenant que les membres de la GRC ont trouvé leur homme?

Le surintendant Atherton n’avait pas d’enfants, mais les dossiers historiques montrent qu’il avait deux frères ou sœurs connus. L’inspectrice Fox a affirmé que la GRC déploiera tous les efforts pour trouver des membres de sa famille dans le but de les consulter avant d’établir les plans définitifs. L’inspectrice Fox s’occupe de trouver une nouvelle urne pour remplacer l’urne originale, qui s’est dégradée avec le temps, et elle croit que le cimetière de la Division Dépôt de la GRC en Saskatchewan pourrait être l’endroit idéal pour le nouvel enterrement.

En fin de compte, la GRC s’efforcera de veiller à ce que le surintendant Atherton soit mis en terre de manière à commémorer sa vie, son service et son dévouement envers la GRC.

Nous invitons tout parent éloigné du surintendant Atherton souhaitant communiquer avec la GRC, et les membres du public qui pourraient avoir des renseignements sur sa vie, à envoyer un courriel à veronica.fox@rcmp-grc.gc.ca.

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